La réduction des intrants chimiques de la vigne au vin est un des enjeux majeurs pour la filière. Il s’agit de diminuer l’utilisation des intrants chimiques tout en respectant les critères de production, la typicité et la qualité des produits, avec des actions possibles à plusieurs étapes. Ainsi, l’objectif du projet est de valider un itinéraire technique alternatif à l’utilisation des intrants chimiques en combinant des méthodes de biocontrôle au vignoble et de bioprotection au chai. L’enjeu est de favoriser des pratiques viticoles et œnologiques respectueuses de la nature, en exploitant pleinement la biodiversité pour l’œnologie. L’itinéraire ainsi proposé sera transférable aux professionnels de la filière en tant qu’outil de demain pour les aider dans la transition vers des pratiques plus durables
Lancement : 2023
Porteur du projet : UNIVERSITE DE BOURGOGNE IUVV, 2 Rue Claude Ladrey 21078 DIJON
La réduction des intrants chimiques de la vigne au vin est un des enjeux majeurs pour la filière. Il s’agit
de diminuer l’utilisation des intrants chimiques tout en respectant les critères de production, la typicité
et la qualité des produits, avec des actions possibles à plusieurs étapes. Ainsi, l’objectif du projet est
de valider un itinéraire technique alternatif à l’utilisation des intrants chimiques en combinant des
méthodes de biocontrôle au vignoble et de bioprotection au chai. L’enjeu est de favoriser des pratiques
viticoles et œnologiques respectueuses de la nature, en exploitant pleinement la biodiversité pour
l’œnologie. L’itinéraire ainsi proposé sera transférable aux professionnels de la filière en tant qu’outil
de demain pour les aider dans la transition vers des pratiques plus durables
L’aboutissement de ce projet permettra d’évaluer l’impact du changement de traitements à la vigne et au chai par comparaison sur raisin, moût, vin après fermentation alcoolique et après fermentation malolactique. - Sur raisin, il s’agit de comparer un itinéraire de protection du vignoble conventionnel à l’utilisation de produits de biocontrôle contre le mildiou, l'oïdium et la pourriture grise, notamment en évaluant la qualité sanitaire et l’efficacité dans l’induction des défenses des vignes. - En vin, afin de prévenir les risques d’altérations microbiologiques, l’ajout de sulfites en moût est comparé à l’utilisation de levures non-Saccharomyces comme outil de bioprotection au chai, domaine dans lequel nous sommes leader depuis plusieurs années. - Ainsi, il sera possible de comparer la qualité des quatre itinéraires testés. - Enfin, il s’agit de garantir le respect de la typicité et la composition du produit. Les résultats obtenus grâce à ce projet permettront à la fois d‘étayer les connaissances scientifiques sur l’utilisation de techniques de biocontrôle en viticulture et de bioprotection en œnologie, et de fournir des outils concrets aux professionnels de la filière pour faire évoluer les pratiques viti-vinicoles de façon durable.
Un consortium d’équipes de recherche complémentaires (UMR PAM, INRAe Agroécologie, Centre des Sciences du Goût et de l’Alimentation), composées de microbiologistes, chimistes, agroécologistes et d’analystes sensoriels, s’est constitué autour d’un projet ayant pour thème central la réduction des intrants chimiques de la vigne au vin, un des enjeux majeurs pour la filière. Dans le but d’instaurer des pratiques viticoles et œnologiques respectueuses de la nature, il apparait essentiel de chercher des alternatives aux itinéraires conventionnels de protection du vignoble et du vin. Au vignoble, une lutte respectueuse de l’environnement contre les maladies de la vigne permet une gestion durable de la biodiversité permettant de garantir des sols vivants et sains. Lors de la vinification, il s’agit de limiter l’usage de conservateurs dans le vin, tout en garantissant une protection efficace contre les altérations du produit fini. Notamment, la bioprotection, qui consiste en l’utilisation de micro-organismes sélectionnés pour leur capacité à entrer en compétition avec des microorganismes d'altérations, est une approche prometteuse dont le fonctionnement mérite d’être mieux compris pour maîtriser au mieux cet outil. Les expérimentations de notre projet ont été menées en 2020 et 2021 sur une parcelle de chardonnay en région Bourgogne, avec l’acquisition de nombreux échantillons (deux millésimes, quatre itinéraires, quatre temps de prélèvements, deux à trois répétitions biologiques). Afin d’avoir une approche holistique, les prélèvements ont été effectués de la vigne à la bouteille : raisin, moût, vin après fermentation alcoolique, vin après fermentation malolactique. Les échantillons ont été analysés grâce à des techniques regroupant entre autres des analyses -omics (métagénomique, protéomique, métabolomique, volatilomique), la microscopique électronique, le suivi microbiologique, l’analyse de composés phénoliques et de marqueurs de l’activité antioxydante ainsi que l’analyse sensorielle des vins obtenus. Les premiers résultats sont encourageants à l’échelle de la vigne avec l’utilisation d’extraits d’algue. D’un point de vue œnologique, l’utilisation de bioprotection semble prometteuse pour se substituer partiellement ou totalement aux sulfites. Compte tenu des « big data » générées par cette approche globale, de nombreux traitements de données doivent encore être réalisés, justifiant cette demande de bourse pour finaliser ce projet : - Les données des analyses métabolomiques feront l’objet de traitements bio-informatiques afin de déterminer l’empreinte métabolomique de chaque traitement à la vigne, de chaque traitement dans le vin, et également de chaque combinaison de traitements vigne/vin. Suite à la comparaison avec des bases de données, la liste des biomarqueurs caractéristiques de chaque condition pourra ainsi être générée, permettant d’identifier une empreinte et des composés spécifiques à chaque pratique. Cette analyse de données sera réalisée notamment à travers l’écriture de script R pour une automatisation du traitement. - L’analyse physico-chimique permettra d’évaluer l’impact de chaque itinéraire sur la stabilité des vins. Notamment, l’analyse DPPH et le dosage des composés phénoliques permettront de déterminer l’activité antioxydante des vins. - L’analyse sensorielle permettra de caractériser les vins obtenus avec les différents itinéraires testés dans ce projet, selon leur profil aromatique, qualité et typicité. - Afin de contribuer à répondre à la problématique de l’étude selon une approche intégrative, il sera également réalisé une méta-analyse incluant l’ensemble des résultats issus des différentes collaborations. - L’ensemble des résultats issus de ce projet sera valorisé à travers l’écriture d’articles scientifiques, techniques, de vulgarisation pour promouvoir les connaissances acquises et qui seront utiles à la communauté scientifique et aux professionnels de la filière. - Les résultats seront également présentés lors de congrès nationaux et internationaux.